Acerca de
Phosphore
Le phosphore (P) est l’élément déterminant pour la prolifération des cyanobactéries. Pour éviter la dégradation de l’eau, il est essentiel d’en diminuer l’apport.
Or, la nature fait bien les choses. Le phosphore est un élément présent dans la nature en quantité très limitée. Sa contribution est essentielle à la croissance des organismes vivants, tout comme l’azote (N) et le potassium (K).
Malheureusement, l’activité humaine perturbe le cycle naturel du phosphore avec pour résultat qu’une trop grande quantité de phosphore se retrouve dans les plans d’eau, modifiant l’équilibre naturel et faisant en sorte que la biomasse (plantes aquatiques, cyanobactéries, etc.) se trouve anormalement stimulée (on parle souvent d’un ratio de 1 pour 500, c’est-à-dire que 1 kg de phosphore peut entraîner la production de 500 kg de biomasse). On dira que le lac est trop productif et que son vieillissement s’en trouve accéléré (eutrophisation).
Les principales
sources de phosphore contaminant les cours d’eau et les lacs
Le phosphore peut être particulaire ou soluble (dissous). La plupart du temps (70% à 90%), il est particulaire et s’attache aux particules fines du sol, lesquelles sont entraînées par le ruissellement des eaux vers les cours d’eau. Les sources de production de phosphore sont nombreuses et la plupart du temps anthropiques (par l’homme).
Les principales sources d’entrées de phosphore dans le lac
Les sédiments déjà présents dans le lac contiennent de grandes quantités de phosphore, résultats de l’insouciance passée. Ce phosphore, selon certaines conditions, peut être relâché dans la colonne d’eau et redevenir disponible pour les plantes et les algues.
Cette source importante au lac Brome pourra être éventuellement diminuée si les apports par le bassin versant sont radicalement réduits et si le lac parvient à « reprendre le dessus » (par le processus de renouvellement de l’eau qu’on sait être de 10 mois au lac Brome et par l’évacuation à l’exutoire). CLB a comme cible stratégique de réduire de 50% l’apport de phosphore dans le lac sur 5 ans soit 10 % par an.
Les fertilisants aux fins esthétiques, INTERDITS! Toutes les municipalités du bassin versant doivent faire en sorte qu’il soit interdit d’épandre tout fertilisant sur les pelouses. Ville de Lac-Brome a déjà adopté une telle mesure dès 2010. En 2011, les terrains de golfs de la municipalité seront assujettis au même règlement.
Les sources de phosphore, article par Peter F. Wade
Tableau comparatif des concentrations en phosphore
pour les principales marques de savon pour lave-vaisselle
Ruissellement
Gestion des eaux de surface: difficile de passer de la parole aux actes!
Tous s’entendent sur la nécessité de mieux gérer les eaux de surface, notamment à cause de l’érosion et des dommages aux infrastructures publiques et privées qu’entraînent les coups d’eau, il est clair que les initiatives concrètes demandent beaucoup de concertation et de courage politique.
CLB est particulièrement déçue de la timidité des mesures proposées en matière de bandes riveraines et de protection des sommets montagneux. Par contre, certaines initiatives méritent d’être saluées, notamment la protection des couverts boisés et les mesures pour favoriser l’infiltration de l’eau sur les terrains.
Espérons que la MRC et les maires sauront prendre les mesures audacieuses qui s’imposent et feront de la MRC un leader dans le domaine de la gestion du ruissellement, facteur essentiel à la qualité de l’eau de nos lacs et cours d’eau. D’autres MRC l’ont fait.
La santé du lac Brome préoccupe plusieurs citoyens
en raison de la présence accentuée de cyanobactéries.
Le premier
facteur de succès
Le premier facteur de succès est certainement la gestion des eaux de ruissellement, en particulier lors de l’aménagement des fossés de rue, des fossés de drainage, des chemins de terre, des sols à nu (lors de constructions de toutes natures). Contrer l’érosion des sols, c’est une priorité absolue qui peut être facilement accomplie.
Érosion et sédimentation
L’érosion est l’action exercée par le vent, l’eau ou les glaces qui déplacent des particules de sol. La sensibilité d’un sol à l’érosion dépend du climat, du relief, de la présence de végétation et de la nature de la matière.
La santé d’un lac est le résultat de la santé de son bassin versant. La qualité de l’eau, ce n’est donc pas uniquement l’affaire des riverains du lac mais de tous ceux qui vivent à proximité d’un cours d’eau (fossé, ruisseau, etc.) qui se déverse dans le lac.
Notre pire ennemi est le phosphore. Chaque année, les affluents déversent beaucoup trop de phosphore dans le lac particulièrement au printemps. Le phosphore est entraîné par les sédiments présents dans les eaux de ruissellement. Les apports de phosphore en provenance des affluents sont élevés et s’accumulent au fond du lac chaque année ! C’est environ l’équivalent de 100 camions de sédiments qui se déversent dans le lac contribuant ainsi à son vieillissement prématuré (eutrophisation).
Les installations septiques à proximité des cours
d’eau sont un potentiel réel de contamination.
1682
Installations septiques
Territoire de la ville
du Lac-Brome
776
Installations septiques
Bassin
versant
409
Installations septiques
Propriétés
riveraines
1966
Installations
au Lac-Brome
et de son bassin versant
Nocives pour l'environnement
177
Installations
riveraines
Non conformes
Agriculture
Le déploiement de nouvelles techniques pour disposer du lisier devrait-il être accentué, sous réserve que la capacité de chaque bassin versant soit respectée en termes d’unités animales?
En matière de bandes riveraines, il existe des solutions qui permettent des rendements spectaculaires. Par exemple, le peuplier hybride est une véritable pompe à phosphore, il croît extrêmement vite et peut être récolté après quelques années. Par contre, tant que ce genre d’aménagement impliquant une bande riveraine élargie fera compétition aux cultures subventionnées, en particulier la culture du maïs qu’on sait très néfaste aux cours d’eau, il est très peu probable que nous progresserons vers des bandes riveraines dignes de ce nom !
Le milieu agricole peut contribuer à l’assainissement de nos plans d’eau. Les agriculteurs sont assaillis par toutes sortes de nouvelles exigences gouvernementales. Ce sont des gens pragmatiques qui, pour la plupart, ne demandent pas mieux que d’implanter sur leurs terres de bonnes pratiques environnementales. Dans notre région, certains agriculteurs se sont engagés dans le programme Prime-Vert. Cependant, cela va trop lentement. Ce serait gagnant pour tout le monde si les exigences bureaucratiques étaient simplifiées et si les multiples organismes gouvernementaux (MAPAQ, MDDEP, Pêches et Océans, Ressources Naturelles et de la Faune, MRC) étaient mieux coordonnés.
Séquestrer du CO2 en
protégeant les cours d’eau
La coopérative Arbre-Évolution offre un service clés en main aux agriculteurs qui désirent utiliser leurs bandes riveraines pour séquestrer du carbone… et en tirer profit.